#AEV04 - nos insomnies
Tu as vu le vent, on dirait qu’il s’est calmé. Il y a des choses qui se passent, j’ai l’impression que nous allons vers de rudes journées. Qu’est-ce que tu en dis, Noémie ? Il n’y aura plus de souffle dans les rues de la ville, et soudain, tout paraîtra trop étroit, bientôt, nous asphyxierons doucement, dans la canicule des pavés, dans la sueur qui coule entre tes omoplates et mouille ton t-shirt léger. Tu respireras plus fort Noémie, tu respireras plus court la nuit, et je n’entendrai plus que ça dans le silence endolori, parce que la vie dehors ne fera plus de bruit. Le vent s’est calmé et moi je m’agite, je palpite dans les jours qui s’entrechoquent, je perds le fil, l’esprit n’est plus tranquille. Il y a des choses qui se passent et d’autres qui se cassent, ton rire sur les carreaux de la cuisine, avant l’aurore de nos insomnies. Nous allons vers de rudes journées, nous chercherons encore à apaiser nos nuits, qu’en dis-tu Noémie ? Noémie ? Je me demande depuis combien de temps tu t’es endormie.