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Mots de travers

7 avril 2011

Et ils vécurent...

(rayer la mention inutile) heureux ? longtemps ? intensément ? loin ? et eurent beaucoup de petits textes (à ce qu'il parait)

Les Mots de travers sont partis en vrille.
En même temps on ne peut pas se revendiquer de travers et puis rester sagement là, inamovibles et imperturbables.
Les mots ont traversé le temps et l'espace et puis ils ont décidés d'aller se rhizomer ailleurs;
Merci à tous ceux qui se sont arrêtés boire des vers, qui ont bien voulu se proser avec nous.
Bonne route

Il était une fois une zone inter-frontalière océanique où de beaux mots (re) jetés venaient se (re) trouver...

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2 janvier 2011

Consigne #27 - souhaits

Bonne résolution 2011 : repasser à une consigne toutes les trois semaines environ, on y croit les amis, l'AEV#02 a laissé entrevoir de fort jolies choses !

Donc, avant de piquer une consigne non faite de l'AEV, je propose un truc pour la nouvelle année. (Et je vous tiens au courant pour le reste.)

"Alors, qu'est-ce qu'il faut te souhaiter ?"

Je vous souhaite une année diablement inspirante.

10 décembre 2010

#25 Le temps qu'il fait chez moi

 Ma mère regarde tous les jours la météo. Elle la regarde pour toute la semaine, évalue les indices de probabilité. Je ne suis pas sûre qu’elle comprenne les lignes de petits fanions qui poussent dans un sens, puis dans l’autre, traversent l’Europe et disparaissent dans d’autres bulletins météo. Mais ce n’est pas grave. Ce qui est important, c’est l’étude comparative avec le déroulement de la journée qui suit.

Trois petits tours et puis s’en vont.

 C’est venu petit à petit, mais maintenant c’est une vraie passion. A sa décharge, j’ai l’impression que c’est un truc de famille. Ma grand-mère pourrait parler météo toute la journée. Par exemple, ça l’intéresse parce qu’elle guette les jours où il est prévu qu’il pleuve. Comme ça elle n’a pas besoin d’aller arroser ses tomates le soir. Mais attention, il ne faut pas se gourer. Soit dit en passant, c'est sympa d'aller arroser les tomates le soir, l’été chez ma grand-mère. Pour aller à son jardin il faut prendre une petite rue, passer devant un chien et devant un monsieur qui, « Olala, entretient bien son jardin ! » (C’est ma grand-mère qui le dit comme ça).

 Ma tante aussi a un truc avec la météo. Elle est dans la catégorie des gens qui n’ont jamais de chance. Elle est capable par exemple, d’avoir une semaine de pluie pendant ses vacances. C’est arrivé cet été. Je n’étais pas là mais je l’entends d’ici « Oh punaise il pleut encore ! Quelle poisse ! », C’est ma grand-mère qui m’a raconté. En même temps, comme dit ma mère, « il faut être fou pour partir à la montagne après le 15 août », et elle s’y connaît.

 C’est marrant, le temps chez nous, parce que c’est souvent la poisse. Par exemple, ma mère joue au tennis sérieusement. Eh bien, vous pouvez être sûr qu’à chaque fois qu’elle a un match de prévu, forcément, ce diable de mistral se lève. Et là, ça râle vous savez. Avez-vous déjà essayé de servir contre le vent ? L’avantage, c’est que si vous êtes du bon côté, les balles vont vachement vite. Je le sais, je joue un peu au tennis moi aussi. Par contre, il faut bien viser. C’est le petit hic. On dit dans le sud, que quand le vent se lève, il soufflera pendant un jour ou 3 jours ou 6 jours ou 9 jours. Autant vous dire que, quand vous vous levez à l’aube du 7ème jour et que les volets claquent, ça ne donne pas envie de continuer dans ces conditions. Il paraît aussi que les gens divorcent vers le 7ème jour. Pour l’espoir, je ne regarde pas la météo ce soir là.

 D’années en années, je pourrais dire que la passion de ma mère pour la météo est finalement proportionnelle à sa passion pour le tennis, comme si l’un était un attribut de l’autre. Avec l’expansion des préoccupations environnementales et les problématiques liées au changement climatique (et pas réchauffement, c’est une hérésie), ma mère a décidé de noter elle-même ses observations. Parce que justement, elle ne trouve pas du tout que ça se réchauffe, mais en même temps elle a tout le temps froid et elle vocifère après mon père qui par souci d'économie baisse systématiquement le chauffage. Depuis quelques temps donc, elle tient un petit carnet sur lequel elle inscrit la date, le temps du jour et ses évolutions, ainsi que la température qu'il a fait. Elle marque aussi si on s’est baigné, si on a sorti les manteaux d'hiver ou mangé dehors. Ma mère, c’est le GIEC.

Avec tout ça, je me dis qu'écrire un bulletin météo, en quelque sorte, c’est un peu écrire sur ma famille. C'est-à-dire qu’on peut faire des pronostics, bloquer des week end, mais l’indice de fiabilité n’est jamais une constante.

9 décembre 2010

#25 mauvaises notes sur bulletin (météo)

A la météo, ils ont dit, vitesse du vent, 150km/heure. Est-ce que ça vous parle, à vous ? Moi, c’est comme quand on me dit « retraite » ou « infini ». Y’a des mots comme ça, on a du mal à imaginer. Vitesse du vent, 150km/heure, bon. J’essaie de me faire une idée. Je crois que je marche à 6km/heure, c’est ce qu’on a vu en classe quand j’étais en CE1, pour l’être humain. Je ne sais pas pourquoi, ça m’a marquée. Bien sûr, ça dépend, si on s’appelle Manon Roupillon, ça doit ressembler plutôt à du 2,5km/heure rapport à ce qu’elle s’endort en marchant, mais bon, c’est une exception. Alors disons 6. 150, ça fait mes pieds qui avancent – je me débrouille pas mal en calcul mental – 25 fois plus vite. C’est quand même pas rien.

Mais bon, le truc, c’est qu’il manque des données, comme dirait maman. Je ne sais pas à quelle vitesse va le vent d’habitude. Si c’est plutôt un rapido de la vie, ou s’il se traînasse mollement et qu’on doit lui répéter toutes les quatre minutes de se dépêcher. Donc si on me dit 150km/heure, moi, je ne sais pas si ça veut dire qu’il faut rester chez moi ou si je peux aller voir ailleurs si j’y suis. Vous voyez ?

Ensuite, ils ont dit, humidité, 65%. Ca non plus, ça ne me parle pas. Des pourcents de quoi ? Etre humide à 100%, c’est comme quand on sort de la douche ? Jusqu’à avoir les doigts fripés par l’eau du bain ? J’en sais rien. Ca, je suis sûre qu’on n’a jamais appris, à l’école. Ou alors j’étais trop occupée à écouter les histoires sur l’océan Pacifique de Léo Elébas. Ce qui est aussi possible, rapport à ce que Madame Lelouche n’a pas toujours une voix très passionnante quand elle cause. Mais pour en revenir à la météo, l’humidité, je ne sais pas exactement ce que c’est. A la maison, on a une petite machine qui dit la température qu’il fait à l’intérieur et l’humidité aussi. Et il y a un bonhomme qui sourit ou qui fait la tête en fonction des résultats. C’est gadget, comme dirait maman, mais papa aime bien, et puis il faut dire que moi aussi. Surtout le petit bonhomme. J’ai compris que quand il boude, il faut ouvrir les fenêtres. Le petit bonhomme a besoin d’air, et je me dis qu’on se ressemble un peu, alors ça me fait sourire, surtout s’il se met ensuite à sourire lui aussi. Tout ça pour dire, un jour, maman a expliqué qu’il fallait entre 40 et 60% d’humidité dans l’appart. Mais pour dehors, je ne sais pas. 65%, on dirait les trucs écrits sur les tablettes de chocolat. 65% de cacao. Ca au moins, je sais ce que c’est. C’est trois mille quatre cent fois meilleur que le chocolat au lait. Mais pour en revenir à l’humidité, ben mes amis, aucune idée. Donc à chaque fois je reste perplexe.

Ensuite, à la météo, ils disent le temps qu’il a fait dans la journée. Ca aussi, ça me laisse perplexe. Ca me dépasse. D’au moins plusieurs centimètres. Maman dit qu’il faut toujours regarder vers l’avenir, mais j’imagine que les messieurs de la météo ne l’ont jamais rencontrée, sinon ils sauraient. Un jour, j’ai commencé une lettre pour le leur expliquer. Je leur ai dit que merci bien, je l’avais sentie, la pluie sur moi partout quand je rentrais de l’école, ils n’avaient pas besoin de me le rappeler. En plus, ils font que nous narguer en nous montrant la Corse. Non mais c’est vrai à la fin, on a des envies de meurtre quand on voit le temps qu’il fait chez ses voisins. Je suis certaine qu’il y aurait moins de guerres sur cette terre s’il n’y avait pas la météo.

Puis ils font les prévisions pour le reste de la semaine. Ils ont l’air très sûrs d’eux, et je me dis qu’ils sont sacrément forts pour bluffer parce qu’il y a plein de fois où ils ont tout faux, mais j’ai bien compris que personne ne leur mettait de mauvaise note quand ils disaient des bêtises, même si on dit « bulletin météo » et que le « bulletin », c’est là où les maîtres écrivent vos appréciations. Si je faisais ça avec Madame Lelouche, ça ne rigolerait pas et ça tournerait vite au vinaigre, si vous voulez mon avis. Conclusion : la vie, c’est carrément injuste.

C’est pour ça que j’aime pas regarder la météo. Je préfère le tirage du loto.

9 décembre 2010

#25 Mais si la météo n'est pas fiable...

On a annoncé une semaine toute en soleil quelque part dans un sud aux accents étranger, avec un ciel bleu canapé et une douceur toute printanière. 
On a annoncé des orages du côté de Brest, la foudre est déjà tombée quelques fois, on s'est fait griller je crois.
On a annoncé du verglas du côté de Bordeaux, des risques de dérapage et quelques accidents de parcours.
On a annoncé des coups de vents, des rafales dans les dents sur la côte Bretonne peu après le nouvel an.
On a annoncé une brise, comme une légère bise dans un troquet lyonnais
On a annoncé de grands beaux nuages gris, au dessus de Paris, un peu de grisaille pour quelques retrouvailles.
On a annoncé des averses, et les terres vertes seront fertiles, près de Dublin en avril
On a annoncé de la neige, peut-être quelques autres sortilèges avec ceux de la rue d'Elise... hors du temps justement.

On verra bien,
On verra bien,
Le temps qu'il fera demain.

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1 décembre 2010

# 25 ; anticyclone dans un terminal

Je me demande combien il peut y avoir de neons dans un aeroport. Si je ne considere que ma partie du terminal, 21*4 + 41*2+ environ 54*2 dans la travee du milieu. A la louche 300 neons. Ca fait beaucoup d'electricite, surement. La lune est belle, on dirait qu'elle sourit. Je n'aurais pas pense que le ciel puisse etre si claire au-dessus d'une ville pareille. Depuis les 2h que je suis sur ce fauteuil, un homme encorde nettoie tres lentement les baies vitrees. Combien de vitres et de glaces a laver ici ? Et combien de gens pour s'en occuper ? Je me demande qui a choisi le motif de la moquette. J'enfile mon pull, il fait frisquet avec cette clim. Quelle temperature peut-il bien faire dehors ? En fait je ne veux pas le savoir. Je suis bien ici, dans ce cocon gigantesque, protegee de ma ville-cauchemar. Est-ce que dans ses reves cet homme continue de laver des vitres ? Je me demande s'il regarde a travers, s'il aime voir les avions decoller. Je crois que c'est dans Bienvenue a Gattaca qu'une fille dit qu'elle vient toujours voir les fusees partir. J'aime bien les aeroports, ce parfum de depart et d'ailleurs, cette excitation fatiguee. Un groupe d'hotesses avec les pilotes. Une fillette qui court apres ses parents. Un garcon qui dort avec un chapeau sur les yeux. Il faudrait que je dorme. Des hommes enturbannes et des saris aux couleurs vives. Je mets trop de ponctuation pour que ca puisse avoir la grace des monologues d'Ariane dans son bain. Mais Cohen n'a pas ecrit en pleine nuit dans l'aeroport de Delhi. Les teles passent des nouvelles que je n'entends pas. Je me demande ce que ca fait dans une vie, d'avoir passe deux mois au fond d'une mine en attendant qu'on vienne vous secourir. Le pire, ce doit etre la promiscuite et l'espace restreint a partager. Peut-etre pire que l'obscurite ou la peur. L'enfer, c'est les autres, evidemment. Est-ce que Sartre a ete enferme dans une mine ecroulee ? Le nettoyeur de vitres monte plus haut, ferme son mousqueton. Son visage est de la meme couleur que la nuit. Cette nuit ne finira donc jamais ? Il est a nouveau 23h, comme quand je suis arrivee, mais il a fallu reculer parce que c'etait le fuseau horaire de mon depart. Ca doit etre marrant de conduire ces voiturettes. Je me suis dit tout a l'heure en ecoutant Dire Straits qu'il faudrait une fois dans ma vie ecouter la guitare et la voix de Marc Knopfler en roulant sur une route immensement droite aux Etats-Unis, avec le desert et le ciel a perte de vue. Je range ca a cote de "la Mongolie a cheval". J'aime bien regarder les gens qui avancent sans marcher sur les tapis roulants. Ils les appellent ici 'travelator'. Inventeur de mots nouveaux, ce serait chic. Un bonze avec des lunettes. J'aime la couleur de leur robes. On dirait qu'il ne sait pas comment redescendre. J'espere qu'il n'a pas le vertige. Au moins dans les aeroports, il n'y a pas de geckos au plafond, autour des neons. Et donc pas de risque d'en prendre un sur la tete. C'est surtout les petits qui tombent, comme s'ils n'avaient pas encore bien appris a s'accrocher. Je me demande si c'est vrai que les koalas drogues par l'eucalyptus tombent parfois de leur arbre. Je commence a avoir faim. Ca pourrait m'occuper un peu d'aller manger. Quel jour est-on ? Reste 6h30 d'attente. Un moustique ! Comment a-t-il reussi a se faufiler jusque-la ? Mort. Ca veut quand meme dire qu'il y a 2h30 de passees. Je pourrais peut-etre ecrire une nouvelle Modification, voir les changements en moi au bout de cette nuit. Ou alors un Voyage au bout de la nuit, c'est bien en voyage que je pars, au bout de cette nuit, titre approprie, dommage qu'il soit deja pris. Et le poeme de Baudelaire, c'est Le Mauvais vitrier, ou quelque chose comme ca je crois. Le mien change de vitre mais laisse son seau devant la precedente. C'est un aerogare litteraire finalement. Il y a des plantes au mur la-bas, mais je ne crois pas qu'elles soient vraies. Ceux-la ont un sac de couchage accroche a leur sac a dos. Bonne idee. Je trouve que l'expression anglaise "I'm traveling by myself" est meilleure que "Je voyage seule". Ce serait bien de faire une langue avec les richesses de chaque langue. Je vais essayer de deviner a l'allure de chacun s'il part ou s'il rentre de voyage. J'aimerais bien qu'il se passe quelque chose. Sinon, peut-etre que je vais finir par parler de la pluie et du beau temps.

14 octobre 2010

#26 L'arbre

Noir. Absence totale de la moindre lueur, meconnaissance meme de la lumiere. Espace restreint, impossibilite du mouvement. Immobilite et attente depuis un temps indefini, immemorial. Trajet lent et applique d'un vers, ouverture d'une tranchee, apport soudain d'oxygene et d'espace. Poussee timide, extraction lente hors de la graine. Puis projection plus forte, necessite imperieuse, elan insoupconne, puissance vitale, pression et explosion. Liberation des parois protectrices et nourrissantes, devenues prison dangereuse. Occupation de l'espace laisse libre par le vers, puis forage lent et meticuleux, en direction de la vie. Soudain un matin, accession a la surface, decouverte de la lumiere, de l'air, naissance.

Je me deploie lentement, jour apres jours, nuit apres nuit, ne tenant compte du temps que pour me gorger de lumiere et d'air. Mes racines s'enfoncent dans le sol, dessinant peu a peu un entrelac complique et nourrissant, empruntant les tranchees des vers, longeant les pierres et creusant dans la terre meuble. A l'autre extremite je pousse mes tiges et m'elance vers le haut, avidement, a la recherche du soleil, deployant des feuilles de plus en plus grandes. Parfois, l'eau tombe du ciel et ruisselle sur mes feuilles. Je me laisse caresser et penetrer par elle. La terre se gorge d'humidite bienfaisante.

Un jour, je deviens assez solide pour supporter un oiseau, qui se pose sur l'une de mes branches et se met a chanter. Mes feuilles frissonnent sous le souffle du vent et la seve qui me traverse m'irrigue entierement. Mon tronc fremit, subjugue par le chant de l'oiseau et lui offre en echange des insectes a picorer. Un ecureuil s'aggripe a mes branches, me traverse en quelques bonds et rompt un instant la lente concentration qui me pousse vers le haut.

Une fleur s'ouvre, puis dix, puis cent ; je deplie delicatement leurs petales, je respire leur parfum et leur offre toute la seve qu'elles desirent. Je les protege de mes feuilles et les laisse grandir, jalousement. Je viens de mettre au monde a mon tour. Dans mes branches, des nids se construisent, des oeufs eclosent, des ecureuils se rencontrent ; sur mon tronc courent des fourmis ; sous mon ecorce rampent des vers, dorment des larves, que les oiseaux delogent ; entre mes racines habitent des souris, un couple de serpents, une famille de herissons ; dans mon ombre s'allongent les jeunes gens en pique-nique, qui abandonnent des miettes et epluchures, nourrissant mes racines et le peuple qui m'habite. Dans le calme de la nuit, je laisse la lumiere de la lune se refleter sur mes feuilles et je veille sur leurs sommeils, bruissant doucement sous la caresse du vent.

12 octobre 2010

#23 le temps de nous étendre

Nous n’avons plus le temps de nous étendre
Ni même celui de nous étirer
Côte à côte sans penser
Sans tirer sur les fils
Sans filer les étés
Sans étoiles filantes

Nous n’avons plus le temps de nous étendre
Sur rien
Le hamac balance seul
Le quadrillage s’imprime léger sur la peau
Mais l’automne tonne déjà à nouveau

Nous n’avons plus le temps de nous étendre
Sur la vie
Tout juste celui de nous étreindre
Est-ce que cela suffit ?
Cent ans de solitudes,
Sans temps pour les habitudes,
Sans routine qui nous anonyme et nous tournicote,
Sans années qui nous ballottent.

Nous n’avons plus le temps de nous étendre
Ni même celui de nous allonger
Et c’est tant mieux,
Je ne voudrais pas risquer de m’endormir
Nous n’avons plus le temps, mais nous avons nos yeux.
4 octobre 2010

#24 : La météoroscope

La chronique menstruelle du docteur E.A de La motte "Quand, une fois par mois, certaines se vident de leur sang, je me vide, moi, de ma verve"

... Bonjour, mesdames et mesdames, merci de me retrouver comme d'habitude sur radio-lova, la radio numérique des gangstas mélancoliques. Je vous remercie donc d'être toujours aussi nombreux, guys and girls, à rester attentifs à nos gémissements plaintifs, encore et toujours, comme au chevet de cette émission sous perfusion. En intra-veineuse, donc, voici la célèbre météoroscope du docteur Eugénial Antonin de La Motte sur Médan, -voyant lumineux agréé- un condensé de toutes les méthodes à l'horizon de la voyance moderne, qui vous simplifie l'avenir pour pas cher. Attention, silence... voici la compilation du jour. Lumières, check-one-two, test... check this out, yo, yo...

OKAY c'est parti mesdames et mesdames, nous commençons maintenant par mes préférés niveau vergeance : Verseaux ! Petits petits petits... Côté coeur, sortez de votre trou, les amis : Vous aurez l'or-bite d'Ur-anus, sacré petit sodomites -si seulement vous voulez bien me pardonner ce malencontreux jeux de maux -, vous aurez également du cul car les cunis pleuverons sur toute la langue d'oc, accompagnés de violents orages de ventres. Attention cependant aux vertiges, les chutes du Niagara ne sont jamais très loin. Et puis nom d'un petit bonhomme !
Arrêtez donc de pensez rectum,
cessez le verso...
testez le recto !
Ahaha suivant, okay, suivant, suivant...

OKAY, le voici venir en chairs et en arrêtes : est-il frais ce mois-ci, le moisi poisson ? La moisson sera so bad, forte dépression en provenance de la Bretagne, larmes, désir d'inexistence, atermoiements humides d'un automne trop tôt inauguré sur fond d'été défiguré, et plafond nuageux en perspective italienne fsssh. Comme du Michel Angelus. Vous regarderez avec envie l'anti-cyclope (Ulysse !) vous faussez compagnie, qui va partir vous tromper aux Bahamas avec Circée, - cette salope - Pénélope n'a qu'à bien se tenir ! Ça va poisser chez les poiscailles, brrr.

OKAY, suivant, suivant... Qui vois-tu, ma chère Anne, qui vois-tu donc venir ? Une horde cornue, prête à dévorer mains pâturages innocents : béliers ! Je ne vois qu'une chose à dire : vous cumulez les nimbus ! Je me demande parfois, au vu de la perversité de vos météoroscopes, mes amis, si mes chers auditeurs que vous êtes n'êtes point un tantinet pervers... : des nains, maintenant. Anyways, dans le territoire de Bêêêle fort, des orgasmes sont à prévoir. Côté boulot-bouloooot, métro-dodoooo : veillez à ne pas enfoncer les portes ouvertes en cette fin d'été pluvieuse, car vous pourriez tombez sur votre patron qui n'apprécierait pas de vous voir débouler dans son bureau avec vos gros sabots. Le tapis persan serait tout crotté.

OKAY, un autre fonceur qui, lui, saura porter ses boules : taureau ! Amis couillus, embrochez du toréador, ce mois-ci, les jaquettes à bouton d'or sont au rabais ! Pour ce qui est du coeur, vous l'aurez sur la main, non pas par terre, ou par coeur (nous en avons déjà parlé), mais comme un poil. C'est ça, dans la main. Cela aura pour résultat de vous faire porter les cornes (d'auroch, comme dit Brassens), sous l'influence de Junon l'éternelle castratrice ou/et l'éternelle lésée. En ce samedi de grands départs, donc, Bison futé verra rouge. Ça sent l'pic d'ozone -Yeah- dans la vallée du Rhône. Wikit - wikit

OKAY suivant, suivant :
Les gémeaux nient et les cons secs pensent à récurer, ou l'hégémonie et les conséquences à récuser. Gémeaux, j'ai beau ni rien dire ni n'en ai cure, vous me les nouerez sans cérémonie. Basta.
Petite pirouette intellectuelle en deux minutes trente pour vous affiner l'esprit, mi amici : mon premier est la première syllabe d'un cancre, mon second est la seconde syllabe de cancer ! Qui souige ?
…...........................................................................................................................................................Oui, c'est ça les amis ! Cancer ! Vous avez su habilement déjouer le petit piège espièglement tendu sur votre route par mes soins ! Qui aurait pensé que le produit de la charade se trouverait dans la charade ? Charabia ! Amphigourie ! OKAY, cancers, well, vous approchez du stade terminal (encore plus spectaculaire que le stade de France). Pensez à passer régulièrement à la chimiothérapie (chimie à haute tempérapie) ou pensez bien à vous munir d'un mot d'absence signé de votre traitant médecin. Car Mars est en colère au printemps, il passe l'arc de triomphe et part en guerre contre les ennemis de l'empire. Je suis ton père, Luc. NONNN

OKAY, okay, suivant, keep goin' :
Lion : Côté coeur, vous regardez les gazelles bondir à la vitesse de la foudre, depuis l'ombre de votre flemme vous vous léchez les babines, mais vous préférez décidément qu'on vous lèche les babouches. Rien ne sert de courir, tout vient à point à qui sait attendre. Euh... Au cabinet, les journées passent et se ressemblent. On vous apporte tout sur un plateau (y compris la secrétaire qui s'amène toute seule, la grande !), à la pause café, et il vous suffit de rugir un coup de temps à autres pour maintenir l'ordre et la discipline. « Roar ». Vous êtes beau, vous êtes fort, surtout ne changez pas, vous nous rapportez trop d'argent.

Vierge : Du haut de votre invincible hymen (gynécée ?), vous toisez les pêcheurs affrontant les flots déchaînés du déluge capitaliste, qui ne savent pas épeler « chasteté », et vous priez assidûment tous les soirs dans la cellule de votre couvent en souhaitant que l'abbé cesse de vous faire des avances. Côté professionnel, flagellez-vous trois fois ce soir pour vous punir d'avoir sauté trois psaumes du notre père, ou alors donnez votre flan-bi du réfectoire à un pauvre. Se priver de dessert c'est déjà la meurtrissure de la chair. MOUAHAHA

Mon préféré côté vengeance : BALANCE ! Côté coeur : « Entre les deux, mon coeur balance. » Mais où exactement ? Un nuage peut en cacher un autre et vous êtes totalement perdus, aha. Méfiez-vous des ultraviolents qui pourraient vous colorer la peau en bleus si vous vous trompez sur le moment de vous dénuder. Côté pro : Sous l'influence grandissante de Mercure, le messager, et de mars, la guerrière, vous courrez répandre la lie de la discorde dans toute la contrée, en surfant sur l'ondée de mon dégoût profond. Votre commerce de délation serra florissant, comme tout bon collabo en temps de guerre. Pendez-vous haut et cours, et ne vous ratez pas si vous comptez éviter les tribunaux socialistes. Vous pourrez cependant fuir en Argentine loin des nuages menaçants.

Une dernière chose, petits crédules des pendules, qui fera office de clôture de l'office -attention attention attention voilà c'est maintenant :
J'ai codé dans cette page le numéro gagnant du prochain loto -mais ! Pour être capable de le déchiffrer il va vous falloir … mesdames et mesdames la : Clé de Cryptage(R) ! Pour l'obtenir envoyer un SMS au 666, jdfhfuhds euros hors coût d'un SMS. Bon voyages, créatures de poussières. Bon vents.

-dans deux bips, il sera vingt heurts-
BIP
BIP
« tonlo-t'ton tonlon »

29 septembre 2010

#24 Chanson pour le vent

Elle pétarade dans la nuit, et se répand en étincelles.
Sans frein, personne ne la suit,
On l’appelle Lélé la pucelle.
Elle est belle Lélé, oh oui !
Joueuse comme une hirondelle. A vous faire chavirer aussi.

Mais Lélé ment, oui Lélé ment,
Et Lélé noit tous les espoirs,
Lélé balaye les sentiments
Lélé vous enterre dans le noir.

Elle transforme le plomb en or,
Dans ses doigts fins, rien ne résiste.
Et la musique quand elle s’endort,
Va piano piano, se désiste.
Autour, le monde n’est qu’un décor
Aux couleurs sombres de l’améthiste.

Mais Lélé ment, oui Lélé ment,
Et Lélé noit tous les espoirs,
Lélé balaye les sentiments
Lélé vous enterre dans le noir.

A chaque pas la mer se creuse,
Le vent attise les volcans,
La terre entière est amoureuse
La terre se voudrait son amant.

Mais Lélé ment, oui Lélé ment,
Et Lélé noit tous les espoirs,
Lélé balaye les sentiments
Lélé vous enterre dans le noir.

29 septembre 2010

#AEV03 Du rouge aux joues

Les sacs strient ses doigts de blanc - et les rend même un peu gourds

Surtout quand le froid y va vraiment.

 

L’avion avait du retard,

C’qui fait qu’elle accélère le pas - Traverse et enjambe les trottoirs - Tant pis pour le tram, elle n’attend pas.

Et puis elle est tout engourdie - D’avoir traversé l’océan

   

Bientôt elle sera endormie \---------------I---------------/ son lit comme un catamaran.

 

Si je tends un peu l’oreille, je peux presqu’l’entendre arriver,

Alors, bien sûr, j’ai plus sommeil.

Ma nuque chauffe l’oreiller.

 

Plus qu’une rue un escalier, le vieil ascenseur est en panne.

Pose sa valise sur le palier,

Son panier qui sent la rabane.

La porte s’ouvre, plus rien ne bouge

Elle souffle de sa course éperdue,

Qui de nous deux, a les joues les plus rouges ?

D’avoir couru ou attendu…

29 septembre 2010

#AEV01 Les hyènes de l'utérus

Le ventre s’arrondit puis le jour y pénètre

Tandis que l’eau s’écoule, du fond de la fatigue,

On perçoit les premiers

Vagissements de colère.

Il est là le bonheur, moite et condensé.

Fierté de pouvoir dire : « c’est moi qui l’ai fait ».

 

Puis très vite ç débloque,

Ça usine et consomme.

Et au nom de l’amour, au feu la taxe carbone !

 

Bientôt la place manque,

les patères s’alignent

Les moins nantis se planquent

Et poussent comme la vigne

Au milieu des cailloux.

 

On a idées grandes et un ténu espoir,

On sait les mamans tendres

Et capables d’y croire.

Pour que des vivants percent d’autres vivants,

J’appelle à la raison

A la triste raison,

Mais salutaire raison.

6 septembre 2010

#26 Marjolaine

Il me suffit d'être au soleil, les pieds dans l'eau. Un peu de pot. Et tout est maraviglioso. J'ai l'haleine chloro, les deux pieds dans le sable chaud. Je secoue ma tignasse, me balance pas loin du Pharo. Tant qu'on me paye un verre ou deux, tant qu'on me débarrasse des sauterelles et des escargots... j'veux bien être une belle plante, j'veux bien qu'on me vente, et je veux bien des mojitos.


 

30 août 2010

#26 : Je suis une plante verte.

-Hein ?

-Quoi ?

-Chuuuuuut !

-Mais quoi ?

-rien.

-Mais si, quoi ?

-rien, rien.

-bon, c’est bon, laisse tomber.

-Mais quoi ?

-rien, tu l’as dit toi-même.

-oh, t’es chiant.

-De quoi ?

-rien, c’est bon, c’est pas grave.

-Et c’est moi qui ai tort ?

-tort de quoi ?

-pfff.

-Tort d’être tordu ? Pas plus que toi…

-Mais qu’est-ce que tu racontes ?

-Je te raconte

-Pardon ?

-toi.

-Quoi moi ?

-Je te raconte toi.

-Moi ? Pourquoi ?

-Parce que t’es belle.

-C’est ça ouais. Tu te fous de moi.

-Non.

-Ah ?

-Ah quoi ?

-J’en étais sûre.

-Sûre de quoi ?

-Que tu n’étais pas en train d’épiloguer quatre cent cinquante hésitations au bout de ta langue, sur le pas de ta bouche, à propos de moi.

-Et qu’est-ce qui te fait dire ça ?

-Toi.

-Pourquoi moi ?

-Parce que t’es tordu. Tu l’as dit toi-même.

-Tordu, moi ? Mais non, pas du tout.

-Dommage.

-Pourquoi ?

-J’y étais presque.

-Où ça ?

-Au bout de toi.

-De moi ?

-Hummm

-Tu crois ça ?

-Je ne crois rien. Ne surtout pas croire, ça finit toujours par nous décevoir, le moment où l’on se rend compte que croire ce n’est pas voir, c’est concevoir un peut-être qui peut-être n’existe pas. Alors je ne crois pas. Enfin, j’essaie de ne pas croire.

-C’est triste.

-Je ne trouve pas.

-Mais croire, ça peut donner de l’espoir.

-Et si au bout de l’espérance il n’existe rien sinon l’espérance elle-même.

-Au moins, il y a l’espoir. Tu es frileuse.

-Mais non !

-Si. Tu as peur de te jeter à l’eau, tu reste au bord, tu regardes le fond et ça te fait peur. Alors tu ferme les yeux et tu as froid de ne pas oser  te lancer. Pourquoi  tu souris ?

-Parce que là, je n’ai pas froid.

-Et alors ?

-Alors je me promène dans le néant de ta pensée sans fil qui me ramène toujours au seul et même point de l’existence d’un homme qui n’a pas encore existé. Et ça me réchauffe un peu de m’évader dans les confins d’un lieu encore inexploré.

-Comment ça ?

-Tu n’es qu’une pouce, qu’un germe de ce que tu seras peut-être un jour. Alors je m’muse à te découvrir. Et c’est drôle de se perdre en toi.

-Ah non.

-Qu’est-ce qu’il y a ?

-Moi, je suis une plante verte. Je ne dis pas grand-chose et pourtant je suis là. Là de n’être plus là. Je respire et je me ressource au soleil. Je n’ai besoin de personne et encore moins de quelqu’un qui voudrait me « découvrir » ou  m’  « explorer ». Je refuse qu’on cherche à me troubler. Je vis. C’est tout.  Pourquoi tu pleure ?

-C’est rien.

- Dis-moi. Je t’ai blessé ?

-Je ne voulais pas m’immiscer.

-Mais non. Ce n’est pas grave.

-…

-Tu veux que je te dise ?  La vérité c’est que j’ai peur de savoir.

-Savoir quoi ?

-Tout. Un peu. Une partie. Je ne sais pas. Je sais juste que je ne veux pas savoir. A quoi bon de toute façon ?

-Ca m’amusait de m’enfouir dans les draps de tes pensées.

-T’as qu’à y rester.

-Mais…

-Oh, il suffit que tu ne me dises pas et je ne saurais pas. Si tu le gardes pour toi après tout, je n’ai pas à m’en faire.

-Vraiment ?

-Vraiment.

-Et tu sais quoi ?

-Chuuut.

11 août 2010

#AEV02 Ce qui dépasse, surpasse, outrepasse...

Un vieux couple qui enjambe les barrières

Une femme au sac pesant sur l'épaule, le dos légèrement tordu

Un homme en claquette avec le plan du metro londonien

Des voitures noires qui se suivent, un bras pend à la fenêtre

Une veste en cuire dans des mains d'homme, un visage las

Le torse et le ventre en avant d'un vieux monsieur

Un jeune homme, une jeune femme, la démarche apparemment tranquille, un frôlement

Un cycliste en bermuda grille le feu rouge

Une jeune femme au t-shirt bleu, légère, fine, un peu transparente

Un couple, une poussette, deux queues de cheval

Une petite fille -rose- qui traine derrière son père, la main tendue

Un couple, les premiers que j'entends parler

Un couple de velov', un coup de pédale

Une femme aux cheveux courts détourne le regard

Un baiser au milieu de la place comme pour dire « C'est nous le centre »

Un vieux monsieur, son costard

Un homme qui ralentit, me fixe

Deux femmes, l'une à plat terre, porte un enfant, l'autre, joue à chat perché, instable

Un groupe qui avance de front « nous sommes jeunes, beaux, chics. On a même les cheveux dans le vent. Enfin pas trop, quand même, il y a du gel... »

Deux filles qui semblent dire : « je suis le jour et toi la nuit », et en rigolent

Le même homme qui repasse, reralenti, refixe, intrigué

Un vieux monsieur qui enjambe péniblement la barrière, mais quand même, trépasse, outrepasse

Un crâne rasé et des pas pressés qui me frôlent

Un jeune-homme plein de gel à vélo sur le trottoir

Un sac à dos avance, s'arrête, hésite. Perdu ?

Les deux queues de cheval à poussette repassent

Une voiture bleue métallisée à poum tchak poum

Une petite fille avec un appareil plus gros qu'elle autour du cou

Un djeuns bogoss' gélifié, livre à la maintenant.

Un groupe en vélov, au ralenti

Deux hommes, un aspirateur, un balai espagnol, et tutti quanti

Deux velov et un sens interdit

Un attroupement dubitatif devant la fontaine

Un couple qui prend la pose pour la photo. Juste devant moi.

Une vieille dame jaune et verte.

Un petit garçon assis sur un plot. Or ange. On dirait un feu qui se déplace.

Monsieur casquette et madame chapeau

Un autre coupe à double couette, noir c'est noir

Des vacanciers déguisés en vacanciers, au cas où on aurait pas saisi

Un homme à t-shirt bleu qui marche à reculons pour mieux voir son amie à t-shirt rouge. Et le jean en commun, cela va sans dire.

Une dame d'âge mur en gris. Caméléon ?

Une femme nuage... en fait, non.

Une chemise grande ouverte qui déplie des écouteurs « bordaouel ! »

Un skate au milieu des bus

Une femme qui se tortille, sourit, avance

Des hommes (?) qui ne marchent pas, ne pédalent pas et se tiennent droits sur leur deux roues. Effrayant !

Le poing serré d'un homme en chasuble orange.

Deux petites filles, les mêmes sandales oranges

Un groupe coloré, pleins de sac à dos

Un bus touristique, un bout de femme en culotte, immense, collée dessus

11 août 2010

#AEV03 71%

Tu crois ? C'est vrai, j'aimerais bien. Est-ce que c'est raisonnable ? Certainement pas ! Me réponds-je dans un gloussement intérieur. L'idée a germé dans ma tête, a creusé son chemin pour fleurir à mes lèvres. Un mot résonne, fond, encore hésitant, encore proposition. Et puis le goût s'avance, chaque pore de ma peau manifeste, mes papilles et mes pupilles battent des ailes en chœur, et des mains qui ne m'appartiennent déjà plus se tendent, faiblement, fébrilement. Mes doigts cèdent, se tendent et un bruit de papier ensilence la pièce.

C'est là, sur le froissement. Juste avant. Sur ce tout petit froissement que des roses écloses viennent me rentrer dans mes pommettes. Parce qu'il aurait lieu ce moment. Parce qu'il y a des audaces minuscules qui font bouillir le sang. Comme une gamine qui sourit dans ses mains d'une petite bêtise; Succulente. Une bêtise au goût de bêtise inoffensive qui colorera un peu demain.

11 août 2010

#AEV04 Appuyer

« Tu as vu le vent, on dirait qu'il s'est calmé. Il ya des choses qui se passent, j'ai l'impressions que nous allons vers de rudes journées. Qu'est-ce que tu en dis ?

-Oui, l'allumeur de reverbères a mis les voiles. Plus de douces nuits, plus que de rudes journées à se tourner le sang en attendant le vent. Jeune fille ridée, la fertilité attend depuis tellement longtemps qu'elle viendra se venger. Foutre ses tâches sur l'oreiller de celle qui a trop pleuré. Foutre ses coudes dans le ventre vide d'une vieille à ciel ouvert. Foutre ses pieds sur les plaies. Et appuyer. »

11 août 2010

#24 La terre nie

Élémentaire mon cher Watson.

Non, en fait.


Elle me ment, me fait terre, me fait chaire, chère, me taire.

What sonne ? Le glas sonné, glacé élémentaire

Si je meurs dans la mer, dans l'eau glacé, le fer

Fiers au pieds, rien à faire, à buser mes p'tits nerfs.

Elle m'enterre, m 'en-mère, petite mer débordée

On navigue en affaires, main d'enfer évidée

Dans des verres de colères hyalines évaporées.

On s'en verra en terr' des caresses cimeterres.

Alors mal allumée je jetterai mon souffle

Vent dû, vent dérobé à tes mains de maroufle

Et plongée en eaux doubles ne cesserai de couler

A noyer la poussière de mes os terre assez.

1 août 2010

Consignes #25 et 26 - cargaison d'été

Bien l'bonjour !

Ce blog devient complètement anarchique, aha. Peu importe !
Comme réclamé par Charlotte qui est partie s'exiler dans un refuge pour tout août (et je ne vais pas tarder à faire pareil dans des collines slovènes dès cet après-midi), deux consignes pour ne pas perdre la main.

Consignes soufflées par Hériss'Ion, merci !

#25 : Écrire un bulletin météo. Sur ce qu'on veut bien sur.

#26 : Je suis une plante verte. (ndla : "oui je sais, ça parait léger comme consigne, mais je sais pas. Je crois que ça peut être étonnant !")

On se retrouve à la rentrée avec des textes à poster, de nouvelles contrées (Mathieu !) et de nouvelles idées !

27 juillet 2010

#24 ; La cacahuète

Terre, toucher terre sur la terre de ma mère. Mais outre-mer alors, pour prendre l'air. Et l'air de rien, prendre l'eau pour ne pas m'enflammer.
(Un glaçon dans mon verre)
Tout feu tout flamme, partir en fumée pour ne pas perdre pied. Et sur l'air de tralala, faire taire les mer(e)s pour crier terre.
(Encore une lichette, un fond de verre)
Me dégonfler, mais tout flamber pour un peu d'eau. Déclarer ma flamme en nageant dans l'éther, et m'enfoncer dans les terres comme un poisson dans l'eau.
(Allez, juste une cacahuète, le cinquième élément)
Ne pas se laisser pomper, l'essentiel est de jaillir comme une cataracte, sans s'enterrer ni se consumer.

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